T'as tué le lapin de Pâques (Partie III)

Ne vous méprenez pas, j’aimais ce tyrannosaur et son secte de suiveurs infantiles. Pour moi ses chansons étaient comme une espèce de drogue (peut-être comme la cocaïne que l’acteur sûrement sniffait derrière les caméras, c’est impossible de vous maintenir si animé toute la foutue journée). Quelques années plus tard, ma maman a admis avec un certain degré de stress post traumatique que ces vidéos-là étaient une sorte de torture psychologique pour tous les adultes dans la maison. Et bien, c’était ma faute, j’avais l’habitude d’exiger qu’ils mettent ces vidéos sans cesse. Je dansais et chantais avec Barney, comme dans une transe hallucinogène, et à la fin de chaque épisode je criais pour qu’ils rembobinent la vidéo et on recommençait tout le rituel depuis le début.

Malgré mon amour éternel pour Barney, quand je l’ai rencontré dans la vrai vie, j’étais horrifié. Il était trop énorme et intimidant à mon goût, son déguisement coloré paraissait bloquer la lumière du soleil. Ça m’a fait penser plutôt à Godzilla, au lieu du personnage mignon que j’avais vu à la télé. Voyez-vous, il était censé mesurer seulement quelques centimètres comme sur le petit écran, et pas deux mètres gigantesques. Surprise par mes pleurs soudains et inconsolables, la prof a été forcée d’appeler ma mère et lui demander de me ramasser pour en finir avec ma souffrance.

No me malinterpreten, amaba a ese tiranosaurio y su secta de seguidores infantiles. Para mí sus cancioncitas eran una especie de droga (quizá como la cocaína que seguramente esnifaba el actor detrás de cámaras, es imposible mantenerse tan animado todo el puto día). Años más tarde, mi mamá admitiría con cierto grado de estrés postraumático que sus videos eran una forma de tortura psicológica para los adultos en la casa. Y es que yo solía exigir a cada rato, intransigente, que pusieran sus videos sin parar. Me ponía a bailar y cantar con él, como en un trance alucinógeno, y al terminar el episodio gritaba para que rebobinaran el video y comenzábamos todo el ritual de nuevo.
A pesar de mi amor eterno por Barney, al toparme con él en la vida real, me horroricé. Era demasiado enorme e intimidante para mi gusto, su botarga colorido parecía elevarse hasta casi bloquear el sol. Me recordaba más bien a Godzilla, en lugar del personaje tiernito que había conocido en la tele. Fíjense, se suponía que mediría sólo unos cuantos centímetros como en la pantalla chica, y no dos metros gigantescos. Sorprendida por mi llanto repentino e inconsolable, la maestra se vio forzada a llamar a mi madre para que me recogiera y terminara mi sufrimiento.