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kikokun

Sept. 5, 2025

5
Immigré

Quand j’ai visité Paris pour la première fois en tant qu’étudiant, j’ai été surpris de voir tant de Noirs dans la ville.
J’ai appris qu’ils étaient des immigrés venant des anciens territoires coloniaux de la France, mais cela m’a paru un peu étrange.
Des dizaines d’années ont passé depuis, et aujourd’hui au Japon, on essaie d’accueillir des beaucoup d'immigrés venus d’Afrique. Nous nous’y opposont farouchement.


学生の時に初めて訪れたパリでは、街に多くの黒人たちが立っているを見て驚いた。かつてのフランスの植民地だった国からの移民だと知ったが少し異様な感じがした。それから何十年もたつが、今日本ではアフリカからの移民を受け入れようとしている。多くが猛反発をしている。

jicaアフリカ移民政策
Corrections

Immigré

Votre titre est correct mais je pense que je l'aurais mis au pluriel : "Immigrés", ou "Les immigrés"
Avec un titre au singulier vous donnez un peu l'impression que votre texte va parler de la condition d'être immigré, du sentiment d'être immigré. Comme votre texte parle en fait de la présence des immigrés, un pluriel serait plus naturel... Mais nous sommes ici dans le domaine du sensible ;)

Quand j’ai visité Paris pour la première fois en tant qu’étudiant, j’ai été surpris de voir tant de Noirs dans la ville.

Je connais mal les règles régissant l'emploi des majuscules. J'ai dû vérifier et j'ai appris quelque chose grâce à vous. Merci.

Votre phrase est parfaite, je mentionne juste le fait que cette utilisation de "tant" est un peu châtiée(*), on utilisera plutôt "autant".
(*) "châtié" signifie "une utilisation de la langue très pure, élevée, littéraire".

Je ne suis pas retourné à Paris depuis très longtemps, mais de mémoire, la mixité des populations y est très mauvaise. Dans ma jeunesse le quart Nord-Est était très peuplé de populations Arabes et Noires, jusqu'à la "frontière" marquée par la rue de Belleville où commençait le quartier chinois. Un autre quartier chinois se situait (et se situe encore) dans le treizième arrondissement. Il y avait aussi une très forte concentration de Noirs dans le dix-huitième arrondissement, notamment autours de la gare de l'Est, Strasbourg Saint-Denis, le quartier de la goutte d'or et Barbès-Rochechouart. J'imagine qu'il doit aussi y avoir de fortes concentrations dans les banlieues parisiennes, mais je ne les connais pas. Où avez-vous séjourné à Paris, et quand exactement ?

J’ai appris qu’ils étaient des immigrés venant des anciens territoires coloniaux de la France, mais cela m’a paru un peu étrange.

Votre phrase est syntaxiquement correcte, mais j'aurais deux commentaires :

(1) "J’ai appris qu’ils étaient des immigrés "
C'est probablement subjectif, mais j'ai l'impression qu'on dira plus naturellement "J'ai appris qu'il s'agissait d'immigrés", "On m'a dit qu'il s'agissait d'immigrés en provenance d'anciens territoires coloniaux français.".
J'essaie de comprendre pourquoi cela me semble plus naturel, mais ce n'est pas évident. Je pense qu'une des raisons est que la formulation "il s'agit de" me semble plus douce, moins réductrice que l'emploi brutal du verbe "être". La formulation « ce sont des immigrés » réduit ces gens à la seule qualité (stigmatisante) d'immigré. Il y a potentiellement une connotation raciste.
(J'espère que Monsieur_Elephant passera par ici pour discuter du sujet.)

(2) vous finissez la phrase par "mais cela m’a paru un peu étrange".
La formulation est peut-être un peu maladroite. Je pense que cela tient à l'emploi de "cela" qui est généralement utilisé pour faire le lien entre une chose et une autre dans une même phrase ou entre deux phrases. Ici on ne comprend pas nécessairement bien ce que qui vous a paru étrange : l'explication qui vous a été donnée ? Le fait que des gens empruntent le chemin inverse de la colonisation à plusieurs décennies de distance ?
Je pense comprendre que ce n'est rien de tout cela, que ce que vous voulez signifier c'est le sentiment face à une incongruité, une étrangeté, la chose à laquelle on ne s'attend pas.
j'écrirais donc quelque chose comme ça :

« J’ai appris qu’il s'agissait essentiellement d'immigrés originaires des anciennes colonies française. Mais je me souviens distinctement que leur présence a provoqué en moi un sentiment d'étrangeté. »

- l'ajout "d'essentiellement" permet de nuancer votre propos : il s'agit d'une généralisation, et on en a conscience.
- J'ai cassé la phrase en deux parties pour bien séparer ces deux idées qui n'ont rien à voir ensemble : (a) ce que vous avez appris sur la raison de leur présence (b) le sentiment que leur présence a déclenché en vous

Des dizaines d’années ont passé depuis, et aujourd’hui au Japon, on essaie d’accueillir des beaucoup d'immigrés venus d’Afrique’Africains.

- Une alternative peut-être un peu plus naturelle : "Des dizaines d’années se sont écoulées depuis"
- On ne dit pas "accueillir des beaucoup" mais "accueillir beaucoup"
- "immigré" : ce mot signifie simplement qu'une personne étrangère habite et travaille dans un pays, avec généralement l'intention de s'y établir définitivement. Lorsque la personne est juste de passage, soit pour aller dans un autre pays, soit qu'elle pense retourner dans son pays d'origine, on parle plutôt de "migrant". Dans tous les cas, lorsque les gens sont chez eux, ce ne sont pas (encore) des immigrés ou des migrants...

A ce sujet, on entend beaucoup de choses à la radio française en ce moment. J'ai entendu plusieurs fois cette semaine des informations concernant de fausses rumeurs qui auraient été répandues dans les médias japonais concernant la volonté du gouvernement d'accueillir de plus en plus d'africains. Ces rumeurs auraient déclenché une vague de panique dans la population, avec un fort sentiment xénophobe. Le gouvernement a démenti ces rumeurs, mais personne ne les croit. On ne sait pas encore qui a répandu ces rumeurs, mais il est certain que les nouveaux partis politiques, nationalistes et xénophobes, en bénéficient grandement.

Plus généralement, depuis plusieurs années j'entends des nouvelles concernant la situation au japon : Il y aurait une chute critique de la natalité accompagnée d'un vieillissement de la population. Il y aurait de ce fait de plus en plus de personnes âgées et de moins en moins de personnes à même de travailler. Une solution souvent avancée pour répondre à ce genre de problématique, est d'avoir recours à l'immigration : faire venir des jeunes, et de préférence, des jeunes issus de pays ayant une forte natalité. Et dans le même temps, la mise en place de ce genre de politique déclenche un fort sentiment d'insécurité et de xénophobie...
Nous avons le même genre de situation en Europe, et en particulier en France.

Nous nous y opposonts farouchement.

Je suis un peu gêné par le "nous" dans votre phrase... Je pense que c'est dû au fait que jusqu'ici dans ce texte vous n'avez parlé que de vous et de votre expérience. De ce fait "nous" ressemble un peu à un "nous de majesté"...

Je comprends bien que votre "nous" signifie "Tous les japonais et moi avec", alors je vous proposerai
"Les japonais s'y opposent farouchement."
"Les japonais s'y opposent farouchement, et moi avec."
"La population japonaise dans son ensemble, et j'en fais partie, s'y oppose farouchement."

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kikokun

Sept. 9, 2025

5

Merci pour vos corrections et vos commentaires très utile.

Immigré


Immigré

Votre titre est correct mais je pense que je l'aurais mis au pluriel : "Immigrés", ou "Les immigrés" Avec un titre au singulier vous donnez un peu l'impression que votre texte va parler de la condition d'être immigré, du sentiment d'être immigré. Comme votre texte parle en fait de la présence des immigrés, un pluriel serait plus naturel... Mais nous sommes ici dans le domaine du sensible ;)

Quand j’ai visité Paris pour la première fois en tant qu’étudiant, j’ai été surpris de voir tant de Noirs dans la ville.


Quand j’ai visité Paris pour la première fois en tant qu’étudiant, j’ai été surpris de voir tant de Noirs dans la ville.

Je connais mal les règles régissant l'emploi des majuscules. J'ai dû vérifier et j'ai appris quelque chose grâce à vous. Merci. Votre phrase est parfaite, je mentionne juste le fait que cette utilisation de "tant" est un peu châtiée(*), on utilisera plutôt "autant". (*) "châtié" signifie "une utilisation de la langue très pure, élevée, littéraire". Je ne suis pas retourné à Paris depuis très longtemps, mais de mémoire, la mixité des populations y est très mauvaise. Dans ma jeunesse le quart Nord-Est était très peuplé de populations Arabes et Noires, jusqu'à la "frontière" marquée par la rue de Belleville où commençait le quartier chinois. Un autre quartier chinois se situait (et se situe encore) dans le treizième arrondissement. Il y avait aussi une très forte concentration de Noirs dans le dix-huitième arrondissement, notamment autours de la gare de l'Est, Strasbourg Saint-Denis, le quartier de la goutte d'or et Barbès-Rochechouart. J'imagine qu'il doit aussi y avoir de fortes concentrations dans les banlieues parisiennes, mais je ne les connais pas. Où avez-vous séjourné à Paris, et quand exactement ?

J’ai appris qu’ils étaient des immigrés venant des anciens territoires coloniaux de la France, mais cela m’a paru un peu étrange.


J’ai appris qu’ils étaient des immigrés venant des anciens territoires coloniaux de la France, mais cela m’a paru un peu étrange.

Votre phrase est syntaxiquement correcte, mais j'aurais deux commentaires : (1) "J’ai appris qu’ils étaient des immigrés " C'est probablement subjectif, mais j'ai l'impression qu'on dira plus naturellement "J'ai appris qu'il s'agissait d'immigrés", "On m'a dit qu'il s'agissait d'immigrés en provenance d'anciens territoires coloniaux français.". J'essaie de comprendre pourquoi cela me semble plus naturel, mais ce n'est pas évident. Je pense qu'une des raisons est que la formulation "il s'agit de" me semble plus douce, moins réductrice que l'emploi brutal du verbe "être". La formulation « ce sont des immigrés » réduit ces gens à la seule qualité (stigmatisante) d'immigré. Il y a potentiellement une connotation raciste. (J'espère que Monsieur_Elephant passera par ici pour discuter du sujet.) (2) vous finissez la phrase par "mais cela m’a paru un peu étrange". La formulation est peut-être un peu maladroite. Je pense que cela tient à l'emploi de "cela" qui est généralement utilisé pour faire le lien entre une chose et une autre dans une même phrase ou entre deux phrases. Ici on ne comprend pas nécessairement bien ce que qui vous a paru étrange : l'explication qui vous a été donnée ? Le fait que des gens empruntent le chemin inverse de la colonisation à plusieurs décennies de distance ? Je pense comprendre que ce n'est rien de tout cela, que ce que vous voulez signifier c'est le sentiment face à une incongruité, une étrangeté, la chose à laquelle on ne s'attend pas. j'écrirais donc quelque chose comme ça : « J’ai appris qu’il s'agissait essentiellement d'immigrés originaires des anciennes colonies française. Mais je me souviens distinctement que leur présence a provoqué en moi un sentiment d'étrangeté. » - l'ajout "d'essentiellement" permet de nuancer votre propos : il s'agit d'une généralisation, et on en a conscience. - J'ai cassé la phrase en deux parties pour bien séparer ces deux idées qui n'ont rien à voir ensemble : (a) ce que vous avez appris sur la raison de leur présence (b) le sentiment que leur présence a déclenché en vous

Des dizaines d’années ont passé depuis, et aujourd’hui au Japon, on essaie d’accueillir des beaucoup d'immigrés venus d’Afrique.


Des dizaines d’années ont passé depuis, et aujourd’hui au Japon, on essaie d’accueillir des beaucoup d'immigrés venus d’Afrique’Africains.

- Une alternative peut-être un peu plus naturelle : "Des dizaines d’années se sont écoulées depuis" - On ne dit pas "accueillir des beaucoup" mais "accueillir beaucoup" - "immigré" : ce mot signifie simplement qu'une personne étrangère habite et travaille dans un pays, avec généralement l'intention de s'y établir définitivement. Lorsque la personne est juste de passage, soit pour aller dans un autre pays, soit qu'elle pense retourner dans son pays d'origine, on parle plutôt de "migrant". Dans tous les cas, lorsque les gens sont chez eux, ce ne sont pas (encore) des immigrés ou des migrants... A ce sujet, on entend beaucoup de choses à la radio française en ce moment. J'ai entendu plusieurs fois cette semaine des informations concernant de fausses rumeurs qui auraient été répandues dans les médias japonais concernant la volonté du gouvernement d'accueillir de plus en plus d'africains. Ces rumeurs auraient déclenché une vague de panique dans la population, avec un fort sentiment xénophobe. Le gouvernement a démenti ces rumeurs, mais personne ne les croit. On ne sait pas encore qui a répandu ces rumeurs, mais il est certain que les nouveaux partis politiques, nationalistes et xénophobes, en bénéficient grandement. Plus généralement, depuis plusieurs années j'entends des nouvelles concernant la situation au japon : Il y aurait une chute critique de la natalité accompagnée d'un vieillissement de la population. Il y aurait de ce fait de plus en plus de personnes âgées et de moins en moins de personnes à même de travailler. Une solution souvent avancée pour répondre à ce genre de problématique, est d'avoir recours à l'immigration : faire venir des jeunes, et de préférence, des jeunes issus de pays ayant une forte natalité. Et dans le même temps, la mise en place de ce genre de politique déclenche un fort sentiment d'insécurité et de xénophobie... Nous avons le même genre de situation en Europe, et en particulier en France.

Nous nous’y opposont farouchement.


Nous nous y opposonts farouchement.

Je suis un peu gêné par le "nous" dans votre phrase... Je pense que c'est dû au fait que jusqu'ici dans ce texte vous n'avez parlé que de vous et de votre expérience. De ce fait "nous" ressemble un peu à un "nous de majesté"... Je comprends bien que votre "nous" signifie "Tous les japonais et moi avec", alors je vous proposerai "Les japonais s'y opposent farouchement." "Les japonais s'y opposent farouchement, et moi avec." "La population japonaise dans son ensemble, et j'en fais partie, s'y oppose farouchement."

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